J’ai toujours un, voir deux carnets sur moi : un dans lequel je prends des notes écrites (liste, pensées, choses vues ou à faire) mais dans lequel je ne peux m’empêcher de gribouiller dans la marge... L’autre carnet de pages blanches est celui dans lequel je dessine, colle et cherche, pas pour un projet précis mais pour confronter le geste, le regard et la pensée/la non pensée. Les outils sont variés : feutres, stylo, crayons, morceau de papier. Je recherche souvent un motif, dans le double sens du terme.
L’aspect esthétique voir décoratif est une partie intégrante de ma recherche. Mais souvent je la confronte à un pendant plus “censé, sensé“, comme un jeu de mots visuel. Ce sont alors plutôt des images en duo, en duels, en dualité.
Au fil des pages, d’un carnet à l’autre, les dessins se répondent, des séries prennent formes. (Volcans, accumulation, recherches de motifs) et donnent parfois naissance à des projets ou série de dessins et peintures. Aller-retour entre figuration et abstraction, jeux visuels, dessins automatiques, faisant écho à l’intime, aux rêves.
Ces images mentales ne disparaissent jamais tout à fait.
Je scanne la plupart des pages de mes carnets, je sauvegarde, j’agrandis, je confronte les images entre elles sur le mur...
Il peut m’arriver pour diverses raisons de ne pas toucher plusieurs jours à ces carnets. Je les sais proches, dans mon sac. La pratique alors me manque. L’impatience est usante. La patience aussi. Je pourrais dessiner ainsi à longueur de journée.
Cette double page est un exemple de jeux de mots visuel, la coupe/le couple.
La confrontation des deux. Lié à des dessins de souches, forme que j’affectionne. De cela j’ai fait une sérigraphie qui englobe les deux idées.
66.01