Objets intimes et rituels, supports privilégiés du processus de création, consignes des étapes de recherche, les carnets d’ateliers permettent de suivre les déambulations de la pensée créative dans son libre cheminement.
Appréciés pour leur praticité et leur unicité, ils restituent le résultat d’une démarche organisée, linéaire ou synthétique du travail en cours ou bien au contraire un atlas décousu, déraisonné et parfois exutoire du quotidien.
L’exposition présente plusieurs dizaines de carnets de créateurs, d’architectes, de designers, de paysagistes..., professionnels ou étudiants qui mettent en évidence la diversité des pratiques et la multiplicité des écritures.

Cette exposition est l’occasion de découvrir les lauréats du Prix Dess(e)ins 2020.

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® Gregory Copitet

Mettre à disposition un carnet est un cadeau,
une opportunité de pénétrer dans une matière vivante, sans en connaître ni les limites ni la finalité, une porte ouverte vers l’inconnu.

Ouvrir un carnet est une invitation,
la marque d’une certaine forme de confiance, le partage d’une intimité mise à nu qui nous oblige au silence, ou tout du moins à la retenue.

Parcourir un carnet est une aventure,
une déambulation fébrile guidée par un ami bienveillant, en suivant le rythme, pas à pas.
Marcher dans les pages de l’Autre sans en abimer les traces.
Regarder ses doigts et vérifier qu’ils soient propres, avec l’attention de celui qui se sait chanceux, choisi, et suivre les balises.
Nous sommes invités sur leurs chemins.

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® Gregory Copitet

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® Gregory Copitet

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® Gregory Copitet

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® Gregory Copitet

Pour certains il parait indispensable de démarrer au début, de suivre la logique, de comprendre comment le dessin A se transforme pour devenir le dessin B ou de s’émerveiller que le dessin A devienne le dessin A1, puis le A2, puis le A3… pour finalement bifurquer vers le dessin X, Y ou Z et ne jamais revenir.

Pour d’autres, le plaisir sera d’ouvrir le carnet au hasard. De regarder l’avant, de découvrir l’après, guidé par la seule attraction instinctive, parfois linéaire, parfois aléatoire.

Au final, si les pages ponctuent la lecture et intiment à chacun de suivre le récit, l’ensemble forme une matière fluide, presque liquide, soumise aux aléas de l’inspiration.
Une source sauvage indomptée, qui résonne.

Le trait, l’autonomie de la main, tout un monde se développe. Le souffle impacte la feuille, son écho se diffuse à travers les pages et, par effet de buvard, l’encre traverse finalement la matière, s’amenuise, disparaît, recouverte par d’autres lignes.
Le carnet est unique et pluriel.
Objet personnel, affectif, intime, le carnet est contenant et contenu, il forme un tout.
Choisi pour son format, la qualité de son papier, la rigidité de sa couverture ou pour sa neutralité, son prix aussi parfois ou pas du tout choisi parce qu’il y a une urgence, parce qu’on est en panne, en vadrouille, pas prévu, du papier vite !

Rassurant, il regroupe, consigne et conserve.
Quelle que soit la façon dont les dessins sont réalisés, au recto, au verso, en débordant d’une page à l’autre, préservant parfois des pages blanches, ils composent une narration qui leur est propre, le résultat de leurs associations, le fruit de leur sédimentation.
C’est la raison pour laquelle certains choisissent parfois de les débrocher ou d’extraire de cet amas celui qui …

Car dessiner dans un carnet n’est pas neutre.
Le choix de son utilisation relève autant de raisons pragmatiques, pour éviter de perdre des documents ou “pour avoir toujours sur soi de quoi dessiner”, que d’une pratique nourricière de ses propres créations.
Interface entre le personnel et le professionnel, il peut, suivant les cas, être dédié à un projet unique ou être utilisé chronologiquement comme un journal intime, mêlant dessins, notes et ajouts divers.
Une série parfois interrompue, un chemin de traverse, une nouvelle piste à explorer ou laissée de côté, reprise ou abandonnée…
Parfois tout mélangé malgré la régularité des premières pages. Le carnet de la rentrée s’étiole, la vie quotidienne prend le dessus, le propre devient le figuré, les bonnes résolutions se perdent et la vie fait le reste.

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La pratique du carnet suggère parfois d’autres enjeux.
Pas grave, pas montré. Caché, secret, confidentiel… Il permet.
Fermé, le carnet protège, enferme les démons et les lubies
Ouvert, c’est une autre histoire, il s’offre alors aux regards, aux mains, à l’effeuillage…

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Contributeurs

• Marie-Claude Beck, Gilles Belley, Caroline Bigot, Jeanne Bonnefoy Mercuriali , Michel Bras , Marc Bretillot, Sébastien Carré, Mathilde Caylou, Lee Cheng-Yen, Marion Chombart de Lauwe, Louis Clair, Edith Commissaire, Thibault Conan, Jean-Marie Cottin, Anne-Lise Courchay, Matali Crasset, Isabelle Daëron, Roland Daraspe, Marie Delafon, François Delarozière, Alain Deswarte, Karima Duchamp, Clémentine Dupré, Goliath Dyèvre, Jean-Baptiste Fastrez, Chloé Francisci, Laure Garreau, Catherine Geoffray, Benjamin Graindorge, Patrick Grandvuillemin, Marie Grimaud, Pascale Hanrot, Martine Hardy, Bruno Hubert, Jean-Jacques Hubert, Jean-Marc Kerdelhué, Pascale Klingelschmidt, Pauline Krier, Martin Lacreuse, Aurélie Lanoiselée, Louise Lefebvre, Erwan Le Bourdonnec, Sylvain Le Guen, Thierry Martenon, Olivier Marty, Laurent Massaloux, Aurélie Mathigot, Sophie Milenovich, Hélène Mougin, Maori Murota, Xavier Noël, Patrice Novarina, Paul de Pignol, Alexandre Poisson, Jean-Michel Quesne, Frank Rambert, Anne-Lise Riond Sibony, Tangui Robert, Michaële-Andréa Schatt, Bertrand Secret, Bertrand Segers, Marie Sellier, Antoine Tarot, Hervé Tullet, Ionna Vautrin, Jean-François Vrod, Catherine Zask…

• Les lauréats et mentions du jury du PRIX DESS(E)INS 2020 : Yannoé Apelbaum, Maxime Bardou, Ikhlas Cherqui, Cécile Cuny, Valentine Maupetit.

• Les étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, l’École nationale supérieure de paysage – Versailles, l’École nationale supérieure de la nature et du paysage – Blois, l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle – Paris, l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne, l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs – Paris.

Le fonds de dotation - Enseigne des Oudin

Le Fonds de dotation - Enseigne des Oudin, créé en 2015 par le galeriste Alain Oudin et l’artiste Marie Chamant, propose trois à quatre expositions par an, des séminaires de recherche et accueille étudiants, chercheurs et amateurs d’art au sein de son centre de documentation situé au coeur du Xème arrondissement de Paris.

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