Mes dessins existent très souvent par série. Des dizaines de feuilles où les mêmes formes, les mêmes traits se succèdent et où chaque variation est infime. A la fois matérialisation du fil de mes pensées, ces tracés reflètent également ma façon de donner corps à un objet, un travail empirique et à tâtons. Les uns derrière les autres, ces dessins constituent une généalogie formelle qui me permet alors de suivre à rebours mon cheminement mental.
Abondants durant les phases de projet, les dessins d’Elise Gabriel sont réalisés sur des feuilles libres, malgré la collection de carnets qu’elle possède. Les premiers, comme des balbutiements, sont superposés comme des notes sur la page. Certains sont retenus, redessinés et précisés jusqu’à obtenir la justesse de la forme. Dans un va-et-vient entre le prototype et les études techniques, le dessin trace l’épure. En parallèle surgissent quelques visions métaphoriques.