L’assemblage de mes sculptures céramiques suit un processus improvisé au même titre que les lois naturelles de la pesanteur, de la biologie, de la géologie ou de la botanique qui règlent la façon dont les choses poussent et se développent. Un atelier rempli de formes, de gestes, de fragments de terre devient l’équivalent d’un carnet de croquis en trois dimensions. Il y a ici un parallèle avec ma pratique de dessin. Les dessins naissent dans le même esprit : ils ne sont pas faits avant ou après les sculptures, en tant qu’étapes préparatoires ou dans le but de les représenter, mais dans une même logique de construction. Je cherche des formes et des images que je n’ai jamais vues. Elles viennent de gestes, de ratures, de recommencements, de superpositions et de l’observation d’effets imprévus. Toutes les traces de cette quête m’intéressent ; j’essaie de les conserver apparentes dans l’œuvre finie.
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